Le Grand Canyon 

       

 

Plusieurs témoignages font appel au divin pour décrire la magnificence du Grand Canyon. Certains y ont vu "la volonté de Dieu", d’autres "le Jugement universel de la nature". Il est vrai qu’aucune définition ne peut retranscrire la beauté du paysage. Le Grand Canyon est tellement grandiose que, face à lui, l’homme se sent écrasé.

© Nicolas

 

C’est à la fin du XIXè siècle que l’Amérique commence à découvrir la magie de la nature. Jusqu’à présent, les grands espaces de l’Ouest étaient simplement considérés comme des terres à conquérir. Mais le Grand Canyon était connu de l’homme blanc depuis 1540. C’est le capitaine Garcia, un conquérant espagnol, qui découvrit cette immensité sauvage. Il avait été envoyé vers le Nord par le vice-roi du Mexique à la recherche des sept légendaires cités d’or de Cibola. Inutile de dire que sa déception fut grande quand, à la place de ces cités remplies de trésor, il tomba sur le Grand Canyon.

Pendant les siècles suivants, les seuls visiteurs blancs furent des missionnaires, uniquement préoccupés par la conversion au christianisme des populations autochtones navajo et hopi. En 1869, le Major John Wesley Powell fut le premier à descendre les rapides du Colorado. L’expédition dura 3 mois et sur les 9 personnes, trois périrent. C’est grâce à ses récits, que les géologues commencèrent à s’intéresser aux lieux.

En 1901, le chemin de fer atteignit la rive Sud. Peu après, on inaugura l’hôtel El Tovar. Mais la plupart des visiteurs venaient alors pour chasser, notamment le Président Théodore Roosevelt. Plus de 600 pumas furent tués en moins de 5 ans. Heureusement, l’hécatombe prit fin en 1919, date de création du parc national appartenant au Grand Canyon National Park. Il est aujourd’hui visité par plus de 5 millions de touristes par an.

Les falaises offrent de nombreux points de vue panoramiques. On a donné des noms évoquant des divinités à ces sculptures naturelles : le "temple de Diane" ou le "temple de Shiva". Les lieux sont sacrés pour les Hopi, persuadés que les esprits de leurs ancêtres y habitent. Situé en Arizona, ce lieu est d’un grand intérêt pour les géologues. Le Grand Canyon est relativement récent ! Il semble que le travail d'érosion du fleuve ait débuté il y a environ six millions d'années. Outre la baisse des eaux du fleuve, le niveau du plateau du Colorado s'est élevé, accentuant ainsi l'action du fleuve.

Les roches se sont superposées sur près de 1,5 milliard d’années. Les plus anciennes datent de 1,7 milliard d’années. Les strates horizontales de roches permettent aux géologues de reconstituer l’histoire de cette région sur les quatre principales ères géologiques : le précambrien, le paléozoïque, le mésozoïque et le cénozoïque.

Du haut du plateau de Kaibab, qui domine le Grand Canyon, n’importe quel observateur peut repérer des traces de coraux, de coquillages ou des poissons fossiles.

Le Colorado, long de 2 333 km, a créé le plus extraordinaire canyon du monde. Il coule en formant une centaine de rapides au fond d’une gorge, profonde de 1 500 mètres, longue de 447 mètres et large de 549 mètres dans sa partie la plus étroite et peut atteindre 30 km. Le débit moyen de ce fleuve est de 650 m3 d’eau par seconde. Le fleuve a creusé plus de 1 600 km de canyons. Le plus spectaculaire est bien sûr le Grand Canyon. Ce fleuve naît de la fonte des neiges dans les montagnes Rocheuses. Sa force érosive apparaît clairement sur les roches sédimentaires. Façonnés par le fleuve, les magnifiques falaises rocheuses du Grand Canyon sont préservées par l’aridité du climat désertique. Mais les rives Sud et Nord du Grand Canyon constituent deux univers distincts. La rive Sud est principalement un désert. La végétation est adaptée à ce climat aride : genévrier de l’Utah, pin pignon, cactus. La rive Nord est, elle, plus humide et plus froide. De ce fait, sa végétation est plus riche avec des forêts de conifères.

Quand on pense au Grand Canyon, on imagine d’emblée une région très désertique. Mais, le climat est très particulier. La neige chassée par la tempête se dépose sur les parois du Grand Canyon. Quand la température atmosphérique est basse, les nuages peuvent être formés de cristaux de glace. Les précipitations prennent alors la forme de chutes de neige. Certains vents locaux ne se manifestent qu’à certains moments de la journée. C’est le cas des vents catabatiques (vent soufflant du canyon vers les hauteurs). Durant la nuit, la chute des températures provoque la condensation de l’humidité. En plongeant dans la vallée, le brouillard froid génère un vent catabatique qui chasse l’air chaud. C'est donc naturellement que la composition de la faune des deux rives présente des différences.

Certaines espèces vivent des deux côtés. C’est le cas du coyote, du puma, du lynx et de la chèvre des montagnes Rocheuses. En été et à l'automne, la chèvre des Rocheuses reste solitaire. Le reste de l'année, elle vit en petits troupeaux. Le nombre de coyotes dans le parc est en très nette augmentation. Il a même fallu prendre des dispositions pour en limiter la population.
Par contre, d’autres n’occupent qu’une seule rive.
La rive Sud abrite une sous-espèce très rare de serpent à sonnette. Il existe deux espèces d’écureuils qui, chacune, occupe un côté. L’écureuil de Kaibab vit sur la rive Nord, tandis que l’écureuil d’Albert occupe la rive Sud. Il s’agit de deux espèces qui ont évolué de manière distincte à partir d’un ancêtre commun. Dans les airs, on a comptabilisé plus de 300 espèces d’oiseaux. Le Grand Canyon abrite notamment une soixantaine de couples de faucons pèlerins. Ils partagent leur espace avec le faucon des prairies.

 

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