Ile Sainte-Marie 

       

 

Arrivés au XVIIIè siècle, les pirates qui s'installèrent sur cette île paradisiaque ne s'y trompèrent pas. La beauté et le charme légendaire de cet archipel est un don de la nature et une invitation aux voyages. Cette terre d'accueil ancestrale est restée sauvage, authentique, et n'a souffert d'aucun bouleversement touristique.

Située sur la côte orientale de Madagascar dans la région de Toamasina, l'île Sainte Marie, surnommée aussi l'île aux femmes ou Nosy Boraha, vous enchantera. Ce petit archipel bordé de 80 kms de plages idylliques étonnera les plus exigeants d'entre vous. Sa faune, sa flore unique et le sourire quotidien de sa population berceront vos journées ensoleillées. Véritable petit paradis tropical, l'île Sainte Marie s'ouvre depuis quelques années au tourisme. C'est toutefois une île encore authentique, à la végétation luxuriante et occupée par de nombreux petits villages de pêcheurs au mode de vie traditionnel et séculaire. Les véhicules peu nombreux, du fait d'une faible infrastructure routière, renforcent le côté "intemporel" de cette île du "bout du monde"...

© Nicolas

La taille de l'île permet de la visiter en douceur à pied ou à vélo.

Nosy Boraha signifierait "l'île d'Ibrahim", un titre peut-être attribué par un marchand arabe voilà très longtemps. L'appellation courante française, Sainte-Marie, vient de Santa Maria, le premier nom donné à l'île par des marins portugais dès le XVIè siècle. Lorsque la flotte hollandaise de l'amiral Cornélis de Houtman accoste ici en janvier 1596, elle y trouve une petite colonie de marchands arabes. L'île s'appelait alors Nosy Ibrahim, et on la disait peuplée de juifs descendant d'Abraham pour la simple raison que les habitants de l'époque célébraient et chômaient le samedi.

Les femmes étaient vêtues de toile rayée de petites barres. Les hommes n'avaient qu'un vêtement fort adroitement tissé de quelques herbes de diverses couleurs. Ils portaient chacun un roseau avec de l'eau salée. C'étaient de grands hommes, puissants, tels que sont communément tous ceux de cette île. Ils ont de grands boucliers de bois et leurs armes sont des petites javelines d'un bois très dur garnies de pointes d'argent.

De plus, l'île est mentionnée sous le nom de Nosy-Hibrahim, sur certaines cartes très anciennes. Ainsi, il est historiquement établi que dès la plus haute antiquité, des juifs du Yémen ont fréquenté la côte orientale d'Afrique, les Comores et le Nord de Madagascar, mais si leurs descendants se sont mêlés aux populations malgaches, il ne subsiste plus rien aujourd'hui des quelques coutumes ou traditions judaïques anciennes.

Elle sera rebaptisée quelques années plus tard Sainte-Marie par des marins portugais.

Jugée peu intéressante, elle retombe dans l'oubli jusqu'en 1643. Cette année-là, le Français Pronis installe une petite garnison et quelques colons sur l'îlot Madame, dans la baie d'Ambodifotatra. Mandaté par la "compagnie de l'Orient", créée en 1642 par le capitaine dieppois Rigault et des marchands pour exploiter les richesses de la "Grande Ile de Madagascar et des îles voisines", Pronis avait pour mission de reconnaître le Sud et d'y "fonder colonies et commerces au nom de sa Majesté très chrétienne". Ce qu'il fit dans la baie de Sainte-Luce, à l'emplacement de Fort-Dauphin. Quelques mois plus tard, il débarque à Sainte-Marie. Les débuts se révèlent catastrophiques, les fièvres décimant les colons. Et alors qu'en 1654 Colbert crée la "Compagnie des Indes orientales" et que Madagascar prend le nom d'île Dauphine, les établissements fondés par Pronis sombrent peu à peu dans l'oubli et la misère.

Les pirates prennent le relais. Attirés par les navires revenant des Indes, les cales débordantes d'épices et de soieries, ils trouvent à Sainte-Marie une base idéale pour leurs activités. Eux aussi s'installent dans la baie d'Ambodifototra, sur l'îlot Forbans. Du XVIIè au XVIIIè siècle, l'île verra séjourner John Avery, William Kidd, Thomas White, Thomas Tew, Olivier Levasseur dit "La Buse" et bien d'autres figures légendaires. Nombre d'entre eux feront souche. Le roi Ratsimilaho qui, en 1740, fonde le royaume Betsimisaraka englobant l'île Sainte-Marie et une grande partie de la côte Est, n'est autre que le fils d'un pirate anglais et d'une princesse malgache. Bety, la fille du roi, reçoit l'île à la mort de son père et, après avoir épousé en 1750 Jean-Onésime Filet, dit "La Bigorne", la place sous protection française, qui la place sous l'autorité de la compagnie française des Indes orientales.

En 1752, la révolte de deux princes de Sainte-Marie, Siba et Tsifanda, a provoqué l'exil de Bety à l'île aux Betsimisaraka.

Un siècle passera encore sans que ce comptoir prenne son véritable essor. En octobre 1818, un certain Sylvain Roux débarque avec 200 colons et soldats, rapidement fauchés par la malaria. Roux aura tout juste le temps d'importer le giroflier avant de succomber à son tour.

En 1826, sous l'impulsion de sieurs Blévec et Albrand, la colonie compte 73 Français, 40000 caféiers et 30000 girofliers. Et en 1876, elle est rattachée à la Réunion, où elle développe la culture de la vanille.

L'île vit par la suite l'histoire de Madagascar dont elle fait partie.

Chasse à la baleine

Récit d'une chasse à la baleine de marins hollandais, par les Saint-Mariens en 1598 :

"Montés dans leurs pirogues, ils allaient là où apparaissait une baleine et, s'approchant tout près, ils lui lançaient un hameçon de fer attaché à une corde faite de fibres d'écorce d'arbre, puis ils l'irritaient et la fatiguaient, en imprimant à cette corde des secousses violentes et fréquentes.
La bête se débattait avec rigueur et faisait bouillonner la mer.
Les indigènes, cédant à ses mouvements, lui rendaient de la corde dont l'autre bout était fortement fixé à la pirogue.
Lorsque la baleine très affaiblie, flottait à la surface de l'eau qui était teintée de son sang, les pêcheurs l'emmenaient facilement où ils voulaient.
Et ils la partageaient en morceaux dont chacun emportait ce qu'il pouvait."

 

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