Ile De Pâques  

        

 

L'île de Pâques ou Rapa Nui est probablement le lieu le plus isolé du monde. Elle se situe dans l'Océan Pacifique à 3700 km de Santiago du Chili, dont elle dépend et à 4300 km de Tahiti. La terre la plus proche est Pitcairn située à 2000 km. Elle recouvre 162,5 km² de la surface du globe et comptait 2000 habitants en 2004.

© Nicolas

L'île est constituée d'une terre aride, dénudée, desséchée par le vent qui empêche la végétation de pousser sur un sol fertile.

Elle prit son nom lors de sa découverte par l'explorateur hollandais : l'Amiral Jacob Roggeveen qui l'aperçut le soir du dimanche de Pâques, le 5 avril 1722, et comptait alors près de 4000 habitants. Il la nomme Paasch Eylandt, littéralement : "Île de Pâques". Elle fut annexée par l'Espagne en 1770 et devint possession chilienne en 1888.

On suppose que l'arrivée des premiers hommes sur l'île se fit vers l'an 500. Ces premiers découvreurs seraient venus d'Indonésie et des îles environnantes, à bord de frêles embarcations. Rapa Nui aurait, selon les légendes, été d'abord découverte par les sept fils d'un roi vaincu, Hotu Matua, à la recherche d'une nouvelle terre. Bien que le petit bout de terre fut continuellement battu par les vents et les tempêtes, la civilisation s'y développa, basée sur la pêche.

Divisée en une douzaine de tribus souvent en guerre, l'île vit se dresser les premiers moaïs vers 1300, signe de la puissance des tribus, qui possédaient toutes un accès à la mer. Les affrontements tribaux détruisirent de nombreuses statues et tuèrent beaucoup d'habitants, ayant pour seul avantage d'éviter la surpopulation. On trouvait alors sur l'île deux peuples, confondus parmi les tribus : les "longues oreilles" et les "petites oreilles". Ces derniers, les esclaves, taillaient des statues de bois.

Vers 1500 après Jésus Christ, la population atteignait les 10000 habitants, l'île était surpeuplée. Suite à une grande révolte vers 1680, les "petites oreilles" tuèrent tous les hommes assimilés aux "longues oreilles". Selon la légende, ils ne laissèrent en vie qu'un seul de ces maîtres. C'est là que la plupart des moaïs furent renversés. Comme souvent, le peuple longtemps opprimé essaie d'effacer toute trace de la présence de l'ancien pouvoir. Il semblerait que le cannibalisme était très répandu sur l'île et cela pendant une grande partie de l'histoire. Mais contrairement aux autres lieux du globe où cette pratique avaient lieu, ici ce n'était pas à cause de rites religieux ou bien de quelconques croyances. La principale fonction ici était de se procurer de la nourriture car les animaux étaient très peu nombreux. La population par la suite commence à baisser progressivement à cause des différents changements écologiques de l'île, notamment à cause de la surpopulation.

Il y a environ 300 moaïs (statues) sur l'île de Pâques, mais ce chiffre peut varier considérablement en fonction des différentes études entre ceux à terre, ceux qui ne sont pas finis, les brisés et ceux qui sont enterrés. En effet, bon nombre d'entre eux ont été mis à terre lors des multiples guerres tribales qui ont jalonné l'histoire mouvementée de cette petite île balayée par les vents et les flots. La matière première de ces gigantesques statues qui recouvrent l'île est avant tout le basalte qui provient du volcan Rano Raraku dont le cratère est aujourd'hui envahit par les joncs.

 

Les moaïs bien qu'étant en basalte pour l'essentiel, on peut noter que leurs yeux étaient fais d'os de requins ou parfois d'autres vertébrés, et les pupilles étaient faites par une incrustation de corail ou d'obsidienne. Ils étaient taillés à l'aide de hache "Toki", des haches grossièrement taillées et polies dans du basalte ou en éclats d'obsidienne. Leur taille se situe en général entre 4 et 8 mètres, certaines allant jusqu'à une dizaine notamment une située sur la côte Nord de l'Ahu Te Pito Kura. Ils portaient tous lors de leur édification un Pu Kao, la coiffe qu'ils portent au sommet de leur tête, on peut traduire cela par le terme "chignon". Il pèse en général 1,5 tonnes. Cette coiffe n'était pas taillée dans le même volcan, c'est une pierre rouge provenant de la face Ouest de l'île. Elle a la forme d'un chapeau cylindrique terminé par un bouton. Ils étaient taillés sur place puis transportés.

La Légende de l'Homme-Oiseau

Tous les printemps, la plus grande fête de l'année avait lieu. C'était une compétition où chaque participant doit s'emparer d'un oeuf. Elle est précédée d'une cérémonie religieuse consacrée au culte de l'Homme-Oiseau. C'est la fête de "Tangata Manu". L'objectif de cette fête est de désigner un second roi sur l'île pour un an. Le concurrent, une personne influente est représentée par un serviteur, le Hopu.

Celui-ci se dirige avec les autres concurrents à la falaise d'Orongo et se rend vers l'île de l'Homme- Oiseau qui est la plus éloignée. Ils doivent ramener le premier oeuf de sterne pondu sur l'îlot de Motu Nui. Il faut pour cela, grimper une falaise à pic de 180 mètres et ramener l'œuf sur sa tête sans évidemment le briser.

 

Pendant la compétition, la population observe sur la pente en face de l'îlot pour attendre le vainqueur et bien veiller au respect des règles. Le site d'Orongo était situé sur la partie de la crête du cratère du Rano Kao qui surplombe les hautes falaises noires où se trouve un village avec des maisons en forme de pirogue faites en pierres.

Celui qui ramène l'œuf à son maître, prend alors le nom d'Homme- Oiseau ou dans la langue locale le "Tangata Manu". Il incarne sur Terre le Dieu Maké Maké : le créateur de l'univers.

Le maître gagnait un pouvoir considérable pour une année : il devenait le second roi de l'île ou obtenait un titre de chef militaire. Quand on sait que les tribus se bataillaient régulièrement, on peut mieux percevoir l'importance de cet homme.

Représentation de l'Homme-Oiseau

 

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